Byrrh

Le Byrrh est une marque de vermouth français créé à Thuir, Pyrénées-Orientales, en 1866, la marque Byrrh ayant été déposée en 1873. C'est un vin additionné de mistelle et aromatisé essentiellement au quinquina.

La marque appartient à la société Pernod Ricard pour l'avoir achetée avec les autres actifs de Cusenier

Histoire

Les frères Pallade et Simon Violet, drapiers ambulants, décident de profiter de la fièvre vinicole que connaît la région pour élaborer un médicament à base de vins, de quinquina et composé de différentes épices telles que le café, le cacao, la fleur de sureau, la camomille, etc. L'ordre des pharmaciens de Montpellier ne voit pas du tout l'arrivée d'alcool sur leurs étals d'un bon œil et intente un procès aux deux frères, qui ne disposent pas de nom pour leur produit. Celui-ci doit donc être retiré de la vente, car il fait de l'ombre aux autres élixirs à base de quinquina. Ils modifient alors leur recette, réduisant la dose de quinquina, et le vendent comme apéritif.

Le nom de ce produit prend sa source dans l'anecdote suivante : les frères Pallade et Simon Violet étaient spécialisés dans la vente de tissus. En cherchant comment baptiser ce nouveau breuvage, ils auraient été attirés par l'un de leurs coupons d'étoffes, présentés sous la forme d'un nuancier ; chaque étoffe était traditionnellement référencée par une lettre. La suite « B.Y.R.R.H. » sauta aux yeux des marchands et fut immédiatement adoptée pour donner un nom à leur apéritif.

En 1891, Lambert Violet, le fils de Simon, continue l'exploitation de la marque. Ensuite la marque devient Maison J. & S. Violet frères, successeurs.

Bénéficiant de cette réputation de « boisson hygiénique », le Byrrh connaît un vif succès commercial au début du XXe siècle et atteint dans les années 1930 une notoriété mondiale en dépit de son nom qui, au début, complique les exportations vers les pays anglo-saxons et germanophones : « Byrrh » y évoque inévitablement la bière ! Exporté sur tous les continents, il devient la marque d'apéritif la plus consommée au monde.

Dès 1903, la marque organise une série de campagnes publicitaires très dynamiques, tant dans les villes que dans les campagnes. Affiches, cartes postales, murs peints, bus, métro, objets publicitaires, favorisent la reconnaissance de la marque. Certains de ces outils promotionnels, réalisés avec des artistes renommés, sont aujourd'hui très recherchés.

En 1914, après le déclenchement des hostilités de la Première Guerre mondiale, le bruit court et enfle que les plaques publicitaires de Byrrh comportent des signes donnant à l'envahisseur allemand des informations secrètes sur les villes et les routes2.

Avec la Seconde Guerre mondiale s'amorce un sensible déclin de la marque. Les vins doux naturels (Banyuls, muscats de Frontignan ou de Rivesaltes, etc.), dopés par les avantages fiscaux, supplantent le Byrrh, qui passe de mode.

En 1977 l'entreprise familiale, divisée par les dissensions, est rachetée par la société Cusenier, elle appartient depuis lors au groupe Pernod-Ricard.

Depuis 1950, les caves de Byrrh possèdent le plus grand foudre de chêne du monde, d'une capacité réelle de 10 002 hectolitres. Cette cuve pèse 110 tonnes à vide, pour une hauteur de 10 mètres et un diamètre de 12,46 mètres.

La marque « Byrrh » est indissociable de la ville de Thuir.

LA FAMILLE VIOLET
Cette histoire débute comme un conte de fées.

Aux environs de 1860, deux jeunes frères Simon et Pallade VIOLET, issus d'une famille modeste de cinq enfants dont le père était muletier, décident de quitter leur village natal de Corsavy pour la plaine du Roussillon.
Les 2 frères vont exercer le métier de marchand ambulant et vendre des articles de mercerie, des étoffes et du vin.

Après une longue expérience itinérante, ils décident de se fixer à Thuir où ils ouvrent une boutique. Le 14 Septembre 1866, Simon et Pallade VIOLET se constituent en société devant maître Augé, notaire à Thuir. C'est le début d'une belle aventure.

Au début ils ne disposaient que de quelques petits fûts qu'ils remplacèrent un peu plus tard par des foudres plus importants achetés d'occasion. Leur sens inné des affaires va les inciter à développer leur commerce et à élargir leur activité de négoce de vins importés d'Espagne (Malaga et Tarragone).
NAISSANCE DU BYRRH
Simon VIOLET, servi par sa connaissance approfondie des vins et par sa science gustative, va élaborer la merveilleuse formule. En mariant certains grands crus du Roussillon, en les aromatisant avec des plantes et en les tonifiant avec des écorces de quinquina, il créé un apéritif qui est alors commercialisé sous le nom de "Vin tonique et hygiénique au quinquina".

En cette deuxième moitié du XIXème Siècle, les vins médicinaux et ceux à base de quinquina sont réputés comme reconstituant. C'est Simon lui-même qui assure la livraison de ce précieux breuvage chez les pharmaciens, les épiciers et les cafés de la région.

Devant un tel succès, l'Ordre des Pharmaciens de Montpellier va intenter aux frères VIOLET un procés pour concurrence déloyale et il leur fut interdit d'utiliser le mot quinquina, qui désignait un produit pharmaceutique.

Le 10 Février 1873, la marque BYRRH est déposée au greffe du tribunal de commerce de Perpignan.

Le sigle BYRRH, par son étrangeté, a toujours suscité la curiosité et l'imagination.

L'origine de ce nom à l'orthographe étrange, a donné lieu à de nombreuses versions. BYRRH est né selon la petite histoire de l’ajustement, dû au hasard, de lettres désignant des coupons d’étoffes entreposés dans la petite mercerie des frères VIOLET.

En 1876, Simon et Pallade VIOLET modifient les statuts de la société. Son activité est dès lors basée uniquement sur le commerce de vin. Cette entreprise prospère trés rapidement et deux comptoirs d'achat sont installés en Espagne. A Thuir, les chais s'étendent pour atteindre une capacité de stockage de 50 000 hectolitres en quelques années. Cette capacité deviendra très vite insuffisante et Simon décide de construire une cave plus importante. Ne pouvant s'agrandir d'un même coté du boulevard, il fait tracer et réaliser les établissements que nous connaissons aujourd'hui.

A compter de cet instant, l'entreprise n'aura de cesse de prospérer et des agences sont installées dans le monde entier. La Maison Violet participe à de nombreuses expositions en France et à l'étranger et les premières publicités commencent à faire leur apparition.

L'APOGEE DE LA MARQUE

Simon VIOLET décède en 1891 et c'est son fils, Lambert qui lui succède. Il continue l'oeuvre de son père et les travaux d'extensions des chais. Le nouvel établissement est inauguré en 1892. L'usine est ensuite réliée au réseau ferroviaire et la marquise du hall d'expédition est l'oeuvre de Gustave EIFFEL.

En 1910, l'entreprise compte 750 employés et distribue plus de 30 millions de litres de Byrrh par an.

Dans les Pyrénées-Orientales, des caves sont construites et de nombreuses succursales voient également le jour à travers toute la France.

Au décès de Lambert en 1914, c'est Marie, son épouse qui dirige la socièté. En 1920, Jacques et Simone, les enfants de Lambert et Marie reprennent les rennes de l'entreprise familiale et poursuivent les constructions de cuves. Les chais de Thuir deviennent alors les plus vastes du monde. Ils sont a l'origine de nombreux records comme :

La construction de 3 cuves en béton dont la plus grande à une capacité de stockage de plus de 6800 hectolitres (680000 litres). Ces cuves sont destinées aux coupages et à l'unification des vins.

En 1934, fut construite une cuve en chêne d'une contenance de 4205 hectolitres (420500 litres).

Enfin, le troisième record, qui n'est pas le moindre, la mise en vin de la plus grande cuve en chêne d'une capacité de 1 000 200 litres en 1951, record jamais égalé depuis.

Top