Distilleries et Domaines de Provence

Les Distilleries et Domaines de Provence, fondées à Forcalquier, en 1898, sous le nom de Distillerie de Provence, fabriqués et commercialisés apéritifs et liqueurs de tradition.

Ces apéritifs et liqueurs sont élaborés à base d'herbes aromatiques cueillies dans la montagne de Lure. Ces simples, connus et récoltés depuis le Moyen Âge, gardent leurs vertus grâce à leur distillation. Cette pratique se développe au cours du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle grâce aux cueilleurs et colporteurs qui s'installent comme droguistes ou apothicaires. Les spécialités qu'ils ont élaborées étaient présentées sous forme de boissons ou de boissons dont ils étaient vantées les «vertus dépuratives, toniques, digestives et apéritives ou rafraîchissantes». The fut fut franchi in the fin du XIXe siècle, lorsque les distillateurs se sont spécialisés dans les liqueurs et apéritifs1.

La Distillerie de Lure a été créée en 1898 à Forcalquier. Pendant près de 80 ans, elle a connu une succession de propriétaires dont Henri Bardouin, un homme passionné par les plantes. Puis, c'est en 1974 qu'Alain Robert avec une petite équipe reprend la société rebaptisée aujourd'hui Distilleries et Domaines de Provence. Certaines marques emblématiques existent depuis l'origine de la Distillerie, comme la Farigoule ou la Gentiane de Lure, d'autres ont été créées au fil du temps en tenant compte de l'évolution des goûts et des modes de consommation.
Aujourd'hui, nos spécialités sont vendues dans plus de 78 pays à travers le monde

L’entreprise est riche d’un passé : elle est l’héritière d’une tradition plusieurs fois millénaire, celle des colporteurs-droguistes, qui s’est développée dans le pays de Forcalquier, au pied de la montagne de Lure. Et c’est le lien qu’elle a su garder avec ce lieu et la culture de ses origines qui en fait sa force !

Le paradis des botanistes
La situation du département, et en particulier du pays de la montagne de Lure, entre Alpes et Méditerranée, lui procure un climat unique très favorable à la présence des plantes de tous genres.
« Le département des Alpes de Haute-Provence se distingue parmi les plus riches de France par l’abondance et la variété des espèces végétales qui le peuplent, et sans doute le plus singulier pour le nombre des associations végétales qu’on y rencontre. »
En 1896, un botaniste dénommé Théodore Coste écrivait « qu’il y avait autant de variétés de plantes dans ce pays dominé par la montagne de Lure que de la Méditerranée à l’Océan du Nord ».
Naturellement, l’utilisation des plantes n’avait qu’un but thérapeutique et le ramassage existait déjà à l’époque néolithique, il y a huit mille ans. Des recettes de phytothérapie connues aujourd’hui tirent leur origine de cette époque.
Cette science et ces pratiques se développent au temps des Grecs et des Romains et on utilise les plantes à la fois pour leurs vertus thérapeutiques mais aussi magiques.
De la richesse en espèces végétales de la montagne de Lure va naître une succession de métiers dans la région de Forcalquier : des premiers ramasseurs d’herbes de la montagne de Lure aux colporteurs droguistes, aux apothicaires, puis, plus tard aux distillateurs.

Histoire

C'est ici que dès le Moyen-Age, les ramasseurs d'herbes médicinales se font colporteurs en distillant ces herbes précieusement récoltées.
Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, ces colporteurs s'installent dans de nombreuses villes de la région, comme marchands droguistes ou apothicaires.
Au XIXème siècle, certains deviennent pharmaciens, d'autres distillateurs, quelques-uns les deux à la fois.
Les spécialités qu'ils élaborent à partir des plantes de Lure sont bien souvent des boissons ou des breuvages aux vertus dépuratives, toniques, digestives et apéritives ou rafraîchissantes.
Le vin et l'alcool, la macération et la distillation, sont des moyens pour arracher aux plantes leurs arômes et principes actifs, et les conserver. Ce n'est qu'à la fin du siècle que les distillateurs se spécialisent dans la production de liqueurs et d'apéritifs.
Aujourd'hui, ce savoir-faire se perpétue depuis plus de cent ans au sein d'une même entreprise, Distilleries et Domaines de Provence, et se diffuse dans le monde entier, pour le plus grand plaisir des amateurs de spiritueux....

Des droguistes de Lure aux distillateurs de Forcalquier…
La connaissance des propriétés de certaines herbes et leur ramassage dans un but médicinal remontent, dans nos régions méridionales, à la préhistoire et plus précisément à l’époque néolithique qui débutait voici 8 mille ans (Phytothérapie du grec phyto, phuton : plantes et therapeuien : soigner). Cette science et ces pratiques se sont développées au temps des Grecs et des Romains qui utilisaient déjà, à l’époque, les plantes de la montagne de Lure pour leurs vertus thérapeutiques et magiques. « Il est hors de doute que bon nombre de recettes de phytotérapie connues à l’heure actuelle tirent leur origine de cette époque » (J.Zammit, L’homme néolithique et la maladie, in dossiers de l’archéologie – juin 1980).

La vocation curative du pays de Forcalquier apparaît au 11ème siècle  avec les noms des villages de Lardiers (Larderii : lépreux) où l’on y soigne les lépreux, puis plus tard de celui de l’Hospitalet (hôpital). Nul doute que la montagne de Lure et ses plantes médicinales aient joué un rôle dans le choix de ces lieux.

Parallèlement à cette vocation curative, un commerce important autour du ramassage et du traitement de ces plantes médicinales s’est développé. Des marchands droguistes récoltaient les plantes sur la montagne de Lure puis parcouraient la région pour vendre le produit de leur cueillette. Ils partaient vers fin octobre, conduisant des mulets chargés de plantes aromatiques et médicinales pour les vendre.
A la fin du 17ème siècle, les trois-quarts de la population du pied de la montagne vit des métiers de l’herboristerie. Au 18ème siècle, on  retrouve des traces de colporteurs-droguistes venant des Alpes de Haute Provence dans tous le grand sud de la France, dans le Lyonnais, en Bourgogne, dans le Peiemont et une famille d’apothicaires s’installe même à Constantinople.

Mais les droguistes de Lure ne se contentèrent pas de vendre les plantes. En effet, à partir de la fin du 18ème siècle, ils les distillaient pour élaborer des essences pures ou des mélanges qui étaient ensuite exportés. C'est ainsi qu'apparurent les élixirs. Les distillateurs, à la fois pharmaciens et fabricants de spiritueux, se spécialisèrent à la fin du 19ème. A cette époque, toute une série de médicaments deviennent des « sirops » puis des liqueurs que l’on consomme plus pour le plaisir. (ex avec le sirop lithontriptique, fabriqué par Etienne Gabriel Graimy du Séminaire de Lurs, commercialisé pour dissoudre les calculs, exciter l’appétit, faciliter la digestion, la nutrition et procurer un sommeil doux)
Les techniciens se spécialisent et dans le pays de la montagne de Lure jusqu’à Manosque, on compte alors plus de quinze distilleries qui fabriquent des spiritueux et de la liqueur d’absinthe.

C'est de cette tradition dont nous sommes les héritiers.

Mais les guerres et l’interdiction de l’absinthe  en 1915 entraînent la disparition de presque toutes les distilleries…

De la Distillerie de Lure aux Distilleries et Domaines de Provence

La maison, qui, après plusieurs changements de nom, de propriétaires ou de statut juridique, deviendra Distilleries et Domaines de Provence, a été fondée en 1898. L’origine de cette date figure sur une publicité de 1935 qui cite que l’entreprise nommée « Distillerie de Lure » a 37 ans. Nous n’avons pas retrouvé de traces du fondateur de l’époque. La Distillerie occupe de modestes locaux dans le centre-ville, puis s’agrandit en déménageant de l’autre côté de la route, avant de construire un bâtiment plus adapté dans la zone d’activité de Forcalquier, les Chalus, en 1983.

En 1912, un dénommé Paul Ferréoux, artiste peintre spécialisé dans les trompe-l’œil est appelé à Mane pour restaurer les peintures du Château de Sauvan. Il s’installe à Forcalquier. Exempté de guerre à cause d’un handicap, il exerce ensuite plusieurs métiers dont négociant en fruits, puis en vins et spiritueux pendant la guerre de 14-18. Il est ensuite limonadier et, en 1920, il achète un petit établissement de distillerie crée en 1898. Il fabrique alors des sirops, des boissons gazeuses et fait le négoce des vins.

Paul Ferréoux meurt en 1946 mais en 1939, il avait vendu son affaire à deux associés : Jean Nalin et Marcel Pascal. Ce dernier, de retour d’un ravitaillement des maquisards dans la montagne de Lure se retrouve au volant de la camionnette de la Distillerie, dans le centre de Forcalquier, au milieu de combats entre Allemands et résistants. Il est arrêté et fusillé en 1944.

Henri Bardouin, carrossier-charron de métier, a été sérieusement blessé à une main, lors de la guerre de 39-45, et ne pouvant plus exercer ce métier, rentre à la Distillerie comme ouvrier.Né à Ongles, au pied de la montagne de Lure, Henri Bardouin est un passionné de nature : il parcourt ce territoire à la recherche de champignons ou en courant derrière le gibier. Mais il s’est découvert une passion : celle des plantes sauvages et on le voit souvent avec une « herbe » à la bouche. Sa passion pour les plantes aromatiques et sa curiosité naturelle lui permettent d’acquérir une solide culture des simples de notre région. Il aura aussi l’art de transmettre ses connaissances et de faire partager cette passion à ceux qui ont travaillé avec lui pour que perdure cette tradition des apéritifs et des liqueurs à base de plantes.

A cette époque sont fabriquées la Liqueur de Lure (ancêtre de la  Farigoule) et la Gentiane de Lure (qui existe toujours d’ailleurs).
L’ancien anis portant le nom (ou plutôt le prénom) du fondateur de la société (Paulanis), un nouveau Pastis voit le jour : le Diamant qui sera seulement distribué dans les bars locaux.

En 1946, il achète les parts de la veuve Pascal.

En 1962, Jean Nalin cède ses parts et Henri Bardouin devient le seul propriétaire de l’entreprise.

Jusqu’à la fin des années 60, Henri Bardouin a continué d’élargir la gamme des liqueurs (Génépi, Amandine,….). Pour faire face à la concurrence, il propose désormais ses produits à des magasins spécialisés et étend son développement à la Côte d’Azur avec la gamme des liqueurs.

En 1973, Jacques Bardouin, le fils d’Henri, succède à son père. De là, date le véritable essor de l’entreprise avec de nouveaux produits.

En 1974, Henri Bardouin prend sa retraite mais il continuera à travailler avec la nouvelle équipe avec à la tête, son fils, Jacques Bardouin,  mais aussi Alain Robert, ami d’enfance.

EN 1976, Jacques Bardouin prend la direction de l’entreprise et impulse une nouvelle dynamique. La commercialisation devient régionale, puis nationale et même internationale.

En 1978, la gérance de la Distillerie de Lure  est confiée à Alain Robert. Henri Bardouin décède en 1979.

Puis, créant une nouvelle activité de commerce, Jacques Bardouin laisse la direction à Alain Robert.

La Distillerie de Lure devient la Distillerie de Haute Provence en 1984.

Entre 1974 et 1986, la Distillerie de Haute Provence développe plusieurs gammes de produits, des liqueurs, des apéritifs, des fruits à l’alcool, des eaux de vie. C’est également à cette époque que naît une nouvelle recette de pastis aux plantes appelé l’Occitanis. Le pastis Diamant est conservé comme pastis standard. Il est destiné aux bars. L’Occitanis, lui sera dédié aux détaillants.

En 1986, l’entreprise devenue Distillerie de Haute-Provence, crée CARLTON, un vin effervescent à la pêche qui rencontre un succès fulgurant, c’est le produit à la mode en France et partout dans le monde.

En 1987, l’entreprise est alors rachetée par le groupe Pernod-Ricard afin de produire et de commercialiser plus de 3 500 000 bouteilles.

En 1990, le groupe Pernod-Ricard confie la distribution de Carlton à l’entreprise Pernod. Alain Robert, toujours Directeur de Distilleries de Haute Provence, rachète l’entreprise.

Distilleries de Haute Provence devient alors Distilleries et Domaines de Provence.


L’histoire de Distilleries et Domaines de Provence

Distilleries et Domaines de Provence connaît donc un nouveau départ en 1990.

Sous l’impulsion d’ Alain ROBERT, l’entreprise crée le Pastis HENRI BARDOUIN, le BAU-Vin Muscat pétillant,  rafraîchit la gamme des apéritifs à base de vin (Rinquinquin à la pêche, Orange Colombo, Noix de la Saint-Jean, Gentiane de Lure) et les liqueurs traditionnelles (Farigoule, liqueur de thym, Amandine, Génépi, puis plus tard Douce, subtil mélange d’eau-de-vie de Poire des Alpes et de Cognac…).

L’entreprise compte 14 salariés, mais forte de son expérience technique et commerciale, elle choisit pour ses produits les créneaux « haut de gamme » et le Pastis HENRI BARDOUIN, composé de plus de 65 plantes et épices venues du monde entier devient la référence dans sa catégorie obtenant la première médaille d’Or du Concours Général Agricole en 2008 et figure régulièrement en tête de sa catégorie par les revues spécialisées.

Il est très rapidement copié mais sa réputation est solide et sa qualité a très vite raison de cette concurrence vive mais éphémère.
Le développement de cette société est rapide, enregistrant régulièrement une progression annuelle à deux chiffres.
De nouveaux produits apparaissent, d’autres sont remplacés donnant ainsi une dynamique à la gamme et une image d’entreprise novatrice et créative.

L’entreprise a toujours été tournée vers les marchés étrangers et la fabrication de ABSENTE en 1999, d’abord « Liqueur aux plantes d’absinthe » puis enfin « Absinthe », a favorisé de façon significative son développement dans les pays voisins, aux USA et aujourd’hui dans 78 pays dans le monde.
GRANDE ABSENTE, puis ABSENTE La Crème, ABSENTE ORDINAIRE et ABSENTE SUPRÊME  sont venues compléter cette gamme qui représente, pour le public, à la fois une méfiance, une curiosité, un mythe et une grande envie d’y goûter !

Le dernier né se nomme VERMOUTH DE FORCALQUIER, issu de macérations de plantes d’absinthe et d’épices dans du vin blanc.
Il est curieux de noter que l’Eau-de-vie de Marc de Provence, distillée à Forcalquier dans un alambic plus que centenaire a obtenu la médaille d’Or au Concours Général Agricole en mars 2013. L’expérience et la passion peuvent aussi rivaliser avec la technologie !

Désormais, la distillation s’opèrera dans des alambics neufs de cuivre et d’inox, bénéficiant d’une technologie moderne qui assure un pilotage précis et assure une qualité et une régularité totales.

Ce développement a permis un recrutement régulier, à la fois de gens sans qualification spécifique, mais désireux de vivre dans le pays de Forcalquier et déterminés à apporter leur contribution, mais aussi de techniciens et ingénieurs issus de l’agronomie, du vin ou du packaging.

Distilleries et Domaines de Provence compte désormais 38 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 8 450 540 € dont 3 489 397€ à l’export soit plus de 41%.

En France, les clients traditionnels sont les cavistes, les épiceries fines et les restaurateurs.
Mais le « Pastis Henri Bardouin » se trouve désormais dans la quasi-totalité des grandes chaînes de distribution, représentant le haut de gamme du rayon pastis.
Les produits de Distilleries et Domaines de Provence et en particulier ceux à base d’absinthe, sous les marques Absente et Grande Absente, sont distribués dans 78 pays dans le monde.

Entreprise « familiale » dans tous les sens du terme, Distilleries et Domaines de Provence a réussi à construire auprès de ses clients et consommateurs, une image de société sérieuse et novatrice, proposant des spécialités destinées aux connaisseurs dont la passion est la découverte de ce que la terre engendre de meilleur.

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