Van Honsenbrouke

La Brouwerij Van Honsebrouck ou Brasserie Van Honsebrouck est une brasserie située à Ingelmunster en Belgique. On y brasse principalement les marques de bières : Kasteel, St-Louis, Brigand et Bacchus.
La famille Van Honsebrouck brasse depuis le XIXe siècle. Amandus Van Honsebrouck fonde sa brasserie à Werken. Ensuite son fils Émile lui succède et fonde en 1900 la brasserie Sint-Jozef à Ingelmunster. Paul et Ernest, leurs fils, poursuivent l'activité familiale. C'est en 1986 que le château de la dite commune est acheté par la famille du brasseur. La bière Kasteel (en néerlandais : château) est créée à cette occasion. En 2001 un incendie ravagea le musée-brasserie. La famille en profite pour rénover son infrastructure et moderniser son brassage. On peut aujourd'hui visiter le château et la brasserie qui se trouve à proximité du château dans la rue Oostrozebekestraat. Depuis 2009, la brasserie est dirigée par Xavier Van Honsebrouck qui est le septième brasseur de la famille et le quatrième à la diriger. Il décide de brasser la Cuvée du Château, une Kasteel brune de 10 ans d'âge.
La brasserie a fait partie de l'association brassicole Belgian Family Brewers jusqu'en 2016.

La Brouwerij Van Honsebrouck ou Brasserie Van Honsebrouck est une brasserie située à Ingelmunster en Belgique. Cette brasserie familiale se transmet depuis 7 générations

Le fondateur de la dynastie de brasseurs Van Honsebrouck s’appelait Amandus (1811 – 1865) et était bourgmestre de Werken. Il possédait une ferme laitière, une brasserie et une distillerie. À son décès inopiné, son fils Emile (1844 – 1929) lui succède en tant que brasseur et bourgmestre (jusqu’en 1878). En 1863, Emile épouse Louise De Poorter, originaire d’Ingelmunster. Le jeune couple s’installe dans la ferme familiale à Werken, mais le courant ne passe pas entre Louise et sa belle-mère, que même ses petits-enfants ne semblent pas pouvoir attendrir. Emile et Louise quittent Werken pour lancer leur propre brasserie. Leurs premières tentatives, à Vichte et Courtrai, sont des échecs. En 1900, le couple Van Honsebrouck-De Poorter s’installe dans une petite ferme à la lisière d’Ingelmunster. C’est ainsi que naît la petite brasserie Sint-Jozef.

Emile n’est pas trop doué pour diriger la brasserie, et c’est Louise qui tient les rênes de l’entreprise,  comme celles du ménage qui compte entre-temps cinq enfants. En 1922, alors qu’Emile approche de ses quatre-vingts printemps, ‘Merke’ (c’est ainsi que les enfants appellent leur mère) confie la brasserie à leur fils Paul. Celui-ci reprend donc le flambeau, avec son frère aîné Ernest. Les deux frères réussissent à maintenir l’affaire familiale à flot malgré les ravages infligés par la Première Guerre mondiale. Ernest relativisera toujours sa maîtrise du métier : « C’est mon frère Paul qui m’a appris à brasser, et lui-même l’a appris de notre père qui ne savait pas non plus brasser ! » Les deux frères réussissent pourtant à agrandir la brasserie en 1930 avec un nouveau bâtiment de quatre étages. Ils y disposent désormais d’une malterie, d’un grenier de stockage pour l’orge et de citernes pour l’eau. Le rez-de-chaussée est un entrepôt pour fûts, où sont installés quinze foudres de 180 à 250 hectolitres. Une nouvelle salle de brassage, une salle pour les citernes et une salle d’embouteillage viennent compléter les transformations en 1939. Pour les travaux, les deux frères ont passé un bon marché avec l’entrepreneur Crop, de Meulebeke : la moitié des travaux est payée cash, l’autre moitié en bière. Paul et Ernest brassent des bières de fermentation basse, de la bock, de l’export et de la pils. Cette réorientation a coûté beaucoup d’argent et d’efforts, mais ne rapporte pas énormément d’argent dans la caisse. Les deux frères arrivent néanmoins à respecter la promesse faite à leur mère : « Tant que je vivrai, je vous interdis deux choses : arrêter de brasser, et faire faillite. Une fois que je serai morte, vous ferez ce que vous voudrez. » Ernest reste célibataire, Paul épouse Germana Ampe avec qui il a huit enfants. Il est prévu que Marc, un des plus jeunes fils, reprenne l’affaire plus tard. Mais lorsque Paul, pourtant encore relativement jeune, tombe assez sérieusement malade au point que l’on craint pour sa vie, son fils aîné Luc (°1930) demande à pouvoir faire des études de brasseur. Pendant les vacances scolaires, les quatre fils vont aider à la brasserie, leur activité se limitant essentiellement au collage d’étiquettes sur les bouteilles. Après une année à l’école de brasserie, Luc en a cependant assez de coller des étiquettes et a l’occasion de faire des stages dans d’autres brasseries, ce qui lui permet de parfaire ses connaissances. À la Wicküler-Kupperbrauerei à Wuppertal (Allemagne), il apprend par exemple que l’ordre, la propreté et la discipline sont indispensables à la gestion d’une brasserie. Au terme de ses études, il est fin prêt à reprendre le flambeau.

Lorsque Luc Van Honsebrouck fait ses premiers pas dans la brasserie Sint-Jozef en 1953, celle-ci produit de la bière brune de table, de l’export, de la pils ainsi que la bière de terroir ‘Vieille Brune flamande’. Il se rend bien vite compte que la petite entreprise familiale n’est pas de taille à concurrencer les grandes brasseries de pils. Luc se concentre donc sur la Vieille Brune, baptisée Bacchus en 1954. Un an plus tard, il cesse totalement la production de pils et change le nom de Sint-Jozef en Van Honsebrouck ! Comme il souhaite néanmoins vendre de la pils dans les cafés à son enseigne, Luc signe dans cette optique un contrat d’échange avec la société Krüger d’Eeklo : Krüger vendra de la Bacchus, et lui de la Krüger Pils. Il vend beaucoup, eux très peu. La véritable percée de la Bacchus se fait aux alentours de 1975. La demande de Rodenbach, une bière comparable, dépasse à cette époque la capacité de production de la brasserie du même nom, et la production de Bacchus grimpe dans la foulée à 25.000 hl par an. Mais une brasserie ne peut vivre d’une seule bière. Pour la petite histoire, quand la Gueuze Belle Vue avait entamé son irrésistible ascension au début des années cinquante, Paul, le père de Luc, avait commencé à la distribuer, achetant d’abord vingt casiers, ensuite cinquante et enfin cent. Ceci amène Luc à l’idée de créer une deuxième bière spéciale, en plus de la Bacchus : la gueuze. Si les matières premières et la méthode de brassage ne présentent aucun problème, ce qui en pose en revanche, c’est de trouver comment transplanter les levures sauvages de la vallée de la Senne à Ingelmunster, à plus de cent kilomètres de là… En 1957, Van Honsebrouck achète du moût de lambic chez Van Halen Frères à Uccle. Ce moût est ensemencé dans le bac refroidisseur avec la microflore ambiante, et véhiculé le lendemain vers Ingelmunster. À Ingelmunster, le moût est transvasé dans les foudres où mûrit la Bacchus, et coupé avec du moût provenant de la brasserie. Luc ensemence la culture de levure d’un foudre à l’autre, et réussit ainsi, avec une quantité relativement peu importante de moût acheté, à produire suffisamment de lambic pour la production de ses propres gueuze et kriek.

Depuis 2009, la brasserie est dirigée par Xavier Van Honsebrouck qui est le septième brasseur de la famille et le quatrième à la diriger. Xavier a beaucoup voyagé. Il suit les tendances tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du monde brassicole et s’en laisse inspirer pour de nouvelles créations, dans et en dehors de l’assortiment existant. Il décide ainsi de brasser la Cuvée du Château, une Kasteel brune de 10 ans d'âge.

La nouvelle brasserie d’Izegem, qui sera opérationnelle dès 2016, ouvrira un tout nouveau chapitre avec la fermeture définitive des portes de l’ancienne brasserie d’Ingelmuster. Sur un terrain de 7,5 hectares se dresse une toute nouvelle brasserie, entièrement intégrée, équipée pour produire toutes les bières de l’assortiment, ainsi que pour la logistique et le stockage. La brasserie pourra se visiter sur rendez-vous. Le site d’Izegem proposera un centre des visiteurs, des espaces horeca, une boutique, etc., et toutes les infrastructures pour l’organisation d’événements, fêtes, séminaires d’entreprises et formations pour brasseurs ‘in situ’. Hans Mehuys, maître-brasseur, est convaincu que la qualité des bières s’améliorera encore parce que la nouvelle brasserie offrira plus de possibilités de contrôle. La salle des brassins est prévue pour des lots de 50 à 125 hectolitres et permet une organisation très flexible. Enfin, pour éviter tout risque de contamination, il y aura désormais des circuits totalement séparés pour les bières de haute fermentation (Trignac, Kasteel, Brigand, Filou, Passchendaele) et les bières de fermentation spontanée et mixte (St-Louis, Bacchus).

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